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mardi 19 juillet 2011

J-C Trichet : discours de Dublin, en 2004

Dans un article du Financial Times de 1998, l'universitaire Paul De Grauwe mettait en garde que les architectes de l'euro n'accordaient pas la moindre considération au facteur récurrent des crises financières, l'envolée incontrôlée du crédit privé. Ses craintes se sont réalisées en 2007.

Inspiré par le miracle irlandais, dans un discours de 2004 à Dublin, Trichet minimisait ce type d'argumentation. Mieux, il réfutait explicitement la nécessité d'un budget fédéral, l'une des 3 conditions garantissant une zone monétaire optimale. Chacun sait, depuis 2007, que l'Irlande est le cas d'école à ne pas suivre, d'une économie artificiellement  stimulée par l'explosion du crédit privé, notamment du secteur immobilier et financier. Cf 2008 Irish Banking Crisis, Wikipédia.

* * *

L'aveu implicite de ces erreurs on le trouve  dans les propos du futur président de la BCE, (L'Express, Mai 2011):
Le succès de l’union monétaire en Europe «a surpassé nos attentes les plus optimistes» [mais] «pendant longtemps la monnaie unique a masqué la diversité des situations de départ et des conditions économiques dans les pays membres.
Autre exemple, dans un discours de Juin 2011, Trichet évoquait la nécessité d'une union politique pour la zone euro, opérant ainsi une  virage à 180º par rapport à son discours de 2004:
Would it be too bold, in the economic field, with a single market, a single currency and a single central bank, to envisage a ministry of finance of the union?
Annexe 

Extrait du discours à Dublin, en 2004,  de JC Trichet:
[The] success of the Irish economy [...] has become a model for the millions of new citizens of the European Union. [...] Thanks to Ireland’s economic success, [...] we can be confident that economic reform works. Some observers [...] were also arguing that without a federal budget it would be impossible to weather, with the help of the fiscal channel, asymmetric shocks hitting one particular member economy. In this respect, the very existence of the Stability and Growth Pact actually allows to refute these two arguments [...] fiscal discipline prevents spill-over effects from one country to another in the form of higher interest rates.
Championne de l'esprit de Maastricht, selon Trichet en 2004, l'Irlande subit une dégringolade vertigineuse de des finances publiques, dès le déclenchement de la crise:

Balance fiscale en % du PIB
2007 : 0.1%
2008 : -7.3%
2009 : -14.3%
2010 : -32.4%

Dette publique en % du PIB
2007 : 25%
2008 : 44%
2009 : 65%
2010 : 96%

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