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mardi 11 octobre 2011

Résoudre la crise de l'euro selon les Nobel d'économie

Pour les Américains Thomas J. Sargent et Christopher A. Sims, récompensés lundi 11 octobre du prix Nobel d'économie, résoudre la crise de la dette publique de la zone euro est chose facile. C'est que relate l'article Résoudre la crise de la dette, un jeu d'enfant pour les Nobel d'économie, dans le journal Le Monde. Avec deux prix Nobel, la charge de la preuve incombe désormais au blog Gaulliste de justifier sa réponse à notre dernier dernier billet.

Voici ce que disent les deux Nobel:
Ce chercheur a expliqué qu'il prônait de suivre la voie choisie par les Etats-Unis pour résoudre la crise budgétaire de ses treize Etats fondateurs après l'indépendance en 1776, qui décidèrent de restaurer leur crédibilité en unissant leurs budgets avec la Constitution de 1787.
Voici la  réponse du blog Gaulliste, que nous interpellions dans le dernier billet:
Vos réponses ne répondent pas vraiment à mes points. Comparer la zone euro avec le Canada ou les Etats-Unis est nul et non avenu. Cela n'a rien à voir, quelque soit l'angle avec lequel on le regarde. Pas d'Etat commun, pas de langue commune, pas de mobilité des travailleurs, pas de budget commun significatif, pas de convergence économique. Bref, rien à voir.
Nous allons quand même donner notre point de vue pour fixer le cadre. La convergence économique elle s'est produite un temps, mais il y a maintenant divergence. C'est une conséquence de la crise contre laquelle nous sommes mal équipés. Or la solution préconisée, un jeu d'enfant, c'est le budget commun significatif. Ce dernier mettant fin à la crise, les différents pays retrouveraint des chemins convergents.

Dors et déjà, il faudrait que le blog Gaulliste libre s'astreigne à ne pas mélanger la réalité présente (le Tupolev c'est peut être un peu éxagéré) des projets d'avenir (Airbus 380). Et distingue aussi l'aboutissement de la transition (comment y arriver). 

* * *

Pour ce qui concerne les langues,  dans les civilisations qui nous ont précédées, les populations se sont adaptées à ce genre de situation multilingue. Aurions nous humainement régressé au point d'anhiler les progrès technologiques acquis sur des millénaires? C'est fantaisiste. Les formations politiques deviendrons transnationales : PS + SPD (et les autres), UMP + CDU etc. Les médias auront un rôle à jouer pour permettre la transition. Une chaîne fédérale verra p-e le jour etc.

Concernant la mobilité des travailleurs, il y a des directives en cours sur la reconnaissance des diplômes et des compétences (1).  Ici encore, il n'y a pas de fatalité. S'il y avait une croissance forte dans un espace donné de la zone européen, on verrait la mobilité du travail à l'oeuvre. Les européens, surtout jeunes, français inclus, s'expatrient vers les BRICs. Ce serait possible de s'expatrier à Sao Paulo (2), mais pas à Barcelone? Ne pas confondre cause et effet.

* * *

Suite de la réponse :
Et sur la dévaluation, je précise, "au sein de l'UE". Ce n'est pas tout que l'euro se déprécie 'encore que cela est impossible dans le cadre des traités actuels", mais la Grèce a besoin de dévaluer de 40% par rapport à l'Allemagne. Comment on fait ? On fait baisser les salaires de 40% ? Il est beau ce système qui organise une telle régression sociale !
C'est, en théorie macro-économique, un jeu d'enfant (décidément!). Les grecs subissent déjà des pressions à la baisse de leur salaire, mais avec les traumatismes que l'on sait (c'est bien connu que les salaires sont rigides à la baisse). Ce serait plus facile d'en demander moins aux grecs et un peu plus aux allemands, c'est à dire qu'ils augmentent les leurs. Mais pour que les allemands ne perdent pas leur compétitivité externe hors-zone euro, il faudait aussi assouplir la politique de change. En pratique c'est compliqué, la BCE étant ce qu'elle est, et les allemands ayant des progrès à faire pour se débarasser de leur crainte injustifiée de l'hyper-inflation. 

Si les grecs devaient sortir de l'euro, ils subiraient la même régression sociale, puisqu'il faut l'appeller comme ça, si on fait abstraction de la désorganisation qu'imposerait cette sortie (mais si on la prend en compte, ce serait pire). Mais la qualification de régression sociale n'est que partiellement juste. D'abord elle résoudrait le problème de compétitivité et remettrait donc des gens au travail. Ensuite, les produits importés seraient plus chers, certes, mais le coût rapporté au salaire d'une consultation chez le médecin, par exemple, serait inchangé (3).

Jusqu'ici, dans cette section, nous n'avons même pas encore parlé du budget fédéral. Aux Etats-Unis, personne ne se soucie de la balance commerciale du Texas vis à vis des 49 autres états, si? (4) Dans une zone euro fédérale serait pareil.

(1) Cf point de vue du Monde de Michel Barnier : à fournir (2) Cf Les Européens font de nouveau leurs valises (référence rajoutée le 14 Octobre) (3) C'est un peu simplifié, mais c'est valable dans une certaine mesure. (4) Citation de Paul Krugman à fournir

3 commentaires:

  1. Il y a largement assez d'économistes (y compris des prix Nobel) qui soulignent les carences de la zone euro pour largement compenser l'opinion de ces deux étasuniens qui souffrent sans doute d'un décalage culturel pour comparer l'Europe et les Etats-Unis...

    Non, un budget commun n'est pas suffisant. Car il resterait une absence de mobilité des travailleurs, et la divergence des économies. Nous avons le cas de la Tchécoslovaquie qui est très intéressant : après 7 décennies de vie commune, les économies tchèques et slovaques n'avaient pas convergé, nécessitant un retour à une monnaie nationale.

    Paradoxalement, la convergence serait plus facile avec des monnaies nationales.

    Je maintiens le Tupolev...

    Pour la langue, vous n'apportez pas de réponse...

    Et sur la mobilité des travailleurs, il faut tout simplement que les citoyens privilégient le déracinement aux difficultés pour trouver un emploi. Ce n'était pas le cas en Tchécoslovaquie après 7 décennies de vie commune.

    Votre solution, les salaires sont augmentés de 30 à 40% en Allemagne et l'euro est dévalué d'autant, un jeu d'enfant ? Oui, d'enfant, comme un rêve totalement irréaliste et qui ne repose sur aucun cas concret dans le passé.

    Le point, c'est que pour faire fonctionner l'euro, votre créativité vous permet de trouver des échappatoires. Mais outre le fait d'être politiquement totalement inimaginables, ils ne parviendraient pas à régler tous les problèmes que posent cette monnaie unique et que j'ai détaillés dans 3 longs articles. Le plus simple, c'est justement de sauter de l'avion avant qu'il ne s'écrase.

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  2. J'ai prix 30%, soit 7%/an sur 5 ans, parce que c'est le chiffre que vous m'avez soumis. Pourquoi serait-ce un rêve irréaliste pour l'euro mais pas pour la Grèce (sortie de l'euro)?

    Et si on se limite à seulement 4.5%, ça repose sur un cas concret, au présent, pas au passé, l'Angleterre.

    Le jeu d'enfant, de plus, ce n'est pas en référence au raisonnement ci-dessus. Bien lire la citation attribuée aux deux Nobel.

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  3. De fait l'immigration intra européenne est en forte croissance, comme il y a eu les vagues italiennes, portugaises et espagnoles dans le passé.

    Là où ça bloque c'est un budget commun.

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