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Blog interrompu

vendredi 9 septembre 2011

La doctrine de l'euro fût...

Dans le billet Le commencement de la fin, F. Lordon livre plusieurs impressions sur la crise de l'euro. Nous contestons partiellement la section L'illusion du miracle fédéraliste (1) où il écrit:
Légèrement transpirants, les euro-réjouis, ceux-là mêmes qui ont répété pendant deux décennies que l’Europe n’avait rien de libéral, qu’elle était même le bouclier contre la mondialisation, que jamais main de l’homme n’avait produit construction institutionnelle si merveilleusement agencée, fondent leurs derniers espoirs d’éviter la ruine finale sur un miraculeux sursaut politique qui au tout dernier moment accoucherait enfin du « fédéralisme ».
Selon l'auteur ceux qui nous ont conduit au bord du précipice, les «euro-réjouis», voudraient abattrent une dernière carte,  le fédéralisme, afin de sauver leur création,  l'euro, et, pourrait-on rajouter, leur réputation.

Une version que nous documentons (cf le billet J-C Trichet, discours de Dublin en 2004) dans ce blog est la suivante : les euro-réjouis ont, depuis le début, marginalisé le fédéralisme, contre l'avis de ceux, euro-sceptiques ou euro-raisonnables, qui faisaient valoir que c'était une condition (2) théoriquement nécessaire, sur le plan économique, pour que l'euro fonctionne.

De la théorie à la pratique il y a un fossé qui autorisait les premiers, se sont-ils imaginés, à reléguer cette condition aux notes de bas page. Une trop grande intégration était difficile à vendre politiquement. Le pacte de stabilité et de croissance et la discipline qu'imposeraient les marchés financiers aux états, devaient pourvoir aux besoins d'une monnaie unique. Telle a été la doctrine.

Enfin, celui qui tient la vedette du billet sus-cité nous l'avions cru converti, face à la crise de euro, au fédéralisme, au sens ou l'entend  Frédéric Lordon. Il semblerait qu'il n'en soit rien : il est toujours dans le schéma du pacte de stabilité et de croissance, voyant simplement dans la gouvernance le moyen de l'imposer plus rigoureusement. Cf notre billet : J-C Trichet :sa conception de la gouvernance de l'euro.

Conclusion
 
La nécessité d'un budget fédéral a été occultée par les archictectes de l'euro. De plus, il n'est même pas certain qu'ils la comprennent, en définitive. Pour ces raisons, nous contestons le procédé de F. Lordon consistant à disqualifier le fédéralisme parce que ce serait la nouvelle lubie de ceux qui nous ont entraîné dans la crise de l'euro.

(1) L'eurobscurantisme, en libéllé de ce billet, n'est pas intenté contre  F. Lordon. Ce devrait être clair à la lecture intégrale du billet. (2) Plus exactement un budget fédéral, censé contrebalancer les insuffisances d'une politique monétaire appliquée uniformément dans un ensemble hétérogène

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