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mercredi 26 octobre 2011

A-J Holbecq: les doutes qu'il a suscités sur son approche du multiplicateur de crédit

Dans un échange ancien (1), nous avions fait remarquer à A-J Holbecq que le multiplicateur de crédit était un mythe, document de recherche de la Fed à l'appui (2). Quoiqu'aient été ses connaissances à l'époque, il ne nie pas ce changement majeur dans la façon d'apréhender la politique monétaire (3), tout en prônant les réserves obligatoires (RO) comme un outil viable de politique monétaire. C'est  lui qui résume le mieux la controverse nous départageant, dans le billet du blog Gaulliste libre, Comment piloter la politique monetaire:
Vous considérez que le pourcentage des réserves obligatoires n'a pas d'effet permanent sur la masse des crédits émis par le système bancaire commercial.... c'est votre avis, mais ce n'est pas le mien. Point vraiment final cette fois.

Écrit par : A-J Holbecq | 15.09.201
En l'occurence ce n'est pas un point final, puisque, cédant à notre insistance qu'il s'explique, il a eu la gentillesse de produire une liste de citations, bulletins de la BdF etc, qui parlent des RO comme s'ils faisaient partie des meubles. C'est insatisfaisant pour deux raisons. 

D'abord, il est question d'un changement de paradigme, pas dans la pratique des banques centrales, qui privilégient le ciblage du taux directeur, mais dans la théorisation de cette pratique. Il est vain, dans ces conditions, d'accumuler des documents qui sont des vestiges de cette ancienne croyance. Deuxièmement, A-J Holbecq a refusé de réfuter explicitement le raisonnement que nous lui avons soumis:
Certes en remontant les RO il y aura tension sur les taux dans le marché monétaire. Or, la BC vise un taux directeur. Elle devra donc apporter les liquidités nécessaires au marché pour retrouver le taux cible. Le frein du crédit n'aura été, au mieux, que très court, le temps pour le marché d'encaisser un maneouvre inhabituelle de la banque centrale. Entre fixer un taux et fixer la masse monétaire, il faut de toute façon choisir, c'est ce que j'ai dit au début. Je ne crois pas m'être contredit.

Vous pourrez mettre un point final lorsque vous aurez expliqué, à la lumière de ces développements, pourquoi les gouverneurs de BC auraient du augmenter les RO. C'est ce que vous avez affirmé. Je vous ferais remarquer que le Canada a des réserves obligatoires de zéro. Pourtant, c'est un pays réputé pour sa résistance à la crise. 

[...]

Écrit par : ºC | 14.09.2011 
Voici qui devrait faire réfléchir quant au bien fondé des projets de révision du système bancaire dont A-J Holbecq s'est fait le hérault. cf notre billet Postjorion: vous perdez votre temps...

(1) Cf ici et ici. (2)  Simple textbook treatments of the money multiplier give the quantity of bank reserves a causal role in determining the quantity of money and bank lending and thus the transmission mechanism of monetary policy. This role results from the assumptions that reserve requirements generate a direct and tight linkage between money and reserves and that the central bank controls the money supply by adjusting the quantity of reserves through open market operations. Using data from recent decades, we have demonstrated that this simple textbook link is implausible in the United States for a number of reasons…Except for a brief period in the early 1980s, the Fed has traditionally aimed to control the federal funds rate rather than the quantity of reserves… Reserve balances are supplied elastically at the target funds rate. Money, Reserves, and the Transmission of Monetary Policy: Does the Money Multiplier Exist? 2010-41 – Federal Reserve Board, Washington, D.C. (3) Dans sa terminologie, pas la nôtre, il faudrait parler de diviseur de crédit.

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